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Folakè
Les six mois de stage professionnel sont passés si rapidement. Comme je l’espérais, j’ai signé un contrat à durée déterminée de deux ans, et on le renouvellera après. Maintenant, je peux mettre mon plan à exécution, prendre ma vie en main, et m’occuper de ma petite sœur. Mon chéri m’a aidé à trouver une chambre à louer non loin de mon bureau, et pas loin d’un centre de formation. Shadé se fera probablement former là-bas. Une chambre à coucher, un salon, une cuisine, et une douche interne ; c’est largement suffisant pour nous deux. J’ai informé Tante Aicha de ma décision de prendre Shadé avec moi, il y a quelques semaines, mais elle a dit un non catégorique. Elle prétend qu’elle n’a personne pour l’aider avec son commerce et qu’elle s’est occupée toute seule de Shadé depuis sa naissance, qu’on n’a pas à la prendre comme ça. Ce ne fut pas facile, mais avec l’aide de certains oncles, elle a fini par accepter. Dans deux jours, j’irai la chercher, et je vais officiellement quitter chez mon oncle. Bien sûr, je viendrai toujours leur rendre visite, d’autant plus que notre nouvelle maison n’est pas si loin de la leur.


Je vais dans la chambre de ma tante. Elle veut me parler.
Moi : « Coucou maman, tu es là. »
Tante Sophie : « Oui, ma puce, entre. Je voulais te parler. »
Je m’assois près d’elle et elle me prend la main.
Tante Sophie : « Je suis si fière de la femme que tu deviens. Cette femme sage, bosseuse, entreprenante, intelligente, au cœur d’or, qui s’occupe de tout le monde. »
Moi : « Merci maman, » dis-je toute émue.
Tante Sophie : « Maintenant, tu es une grande fille, tu as un emploi stable, tu es brillante. Tu as décidé de prendre en charge ta petite sœur, et c’est une décision que je trouve brave pour une jeune fille de ton âge. Franchement, tu es à féliciter, ma fille. »
Moi : « Merci maman, » dis-je encore émue.
Tante Sophie : « Notre petit bébé a grandi. On n’a pas envie de te laisser aller, mais comme tu insistes et que tu es mûre, nous n’avons pas le choix. Après tout, tu quitteras cette maison tôt ou tard, nous ne serons pas toujours là pour te protéger. Tu vas devoir travailler dur, deux fois plus que ce que tu fais actuellement pour t’en sortir. Ce n’est pas facile d’être seule et surtout avoir quelqu’un à sa charge. Les gens te décevront, mais tâche d’être toi-même. Le monde extérieur est très risqué, ma fille, et les gens sont méchants. Ne laisse pas les expériences te transformer en une personne horrible. Prends plutôt avantage, fais des choix, n’aie pas peur de faire des erreurs. Apprends de tes erreurs, et pour tout, sache que je suis là. Mes bras te seront grandement ouverts. Au moindre souci, appelle-moi ou viens me voir. D’accord ? »
Moi : « Oui maman, » dis-je en l’enlaçant.
Elle me prend dans ses bras, et je me mets à pleurer. Elle me réconforte quelques minutes avant que mon oncle entre dans la pièce, découvrant mon visage rempli de larmes.
Mon oncle : « Voilà un gros bébé qui veut vivre seule et qui veut prendre quelqu’un d’autre à sa charge. »
Moi : « Je ne suis plus un bébé, hein papa, » dis-je en souriant et en essuyant mes larmes.
Tante Sophie : « N’embête pas ma fille, hein. Elle n’est pas un gros bébé. C’est de la poussière qui est entrée dans ses yeux. »
Mon oncle en riant : « Ouais, c’est ça. »

Il me donne aussi sa bénédiction suivie de conseils.
J’appelle Kévin et il m’aide à faire le déménagement. Tout se passa très bien.

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